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C’est avec beaucoup de précautions que ce bloc de tuffeau, une pierre locale, a été transporté, ce mardi 20 février, à Allonnes (Sarthe).
La pièce, dont le poids est estimé entre 500 kg et une tonne, a été taillée dans un seul bloc, de 124 cm de long, 67 cm de large, et de 75 à 80 cm de hauteur.
Un transport sous haute précaution
Avec beaucoup de précautions, elle a quitté l’ancien bâtiment du Centre d’études et de recherches archéologiques du Maine (Ceram), près des rives de la Sarthe, en contrebas du sanctuaire gallo-romain de Mars Mullo (vidéo ci-dessous), surnommé la « Tour-aux-Fées ».
C’est là que ce vestige a été mis à jour, en 2007.
Un sanctuaire lié à Vindinum
« Le site lui-même est connu depuis le XVIIIe siècle. Il a été fouillé au XIXe », rappelle Rachel Touzé, conservatrice du patrimoine au sein du service régional de l’archéologie de la Drac des Pays de la Loire.
Avec Éléonore Follain, régisseuse des collections des musées du Mans, elle a surveillé attentivement l’évacuation.
Bâti dès le Ier siècle jusqu’au IVe siècle, « c’est un sanctuaire civique lié à la cité de Vindinum (NDLR : le nom antique du Mans), le secteur des Aulerques Cénomans ». Dans le département, d’autres traces de sanctuaires ont été repérées, notamment à Neuville-sur-Sarthe.
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Identifié comme un autel
Les fouilles, menées sur place par le CNRS, avaient commencé en 1994. Une partie des objets extraits a d’abord été entreposée puis exposée dans un musée, inauguré en 2009, le « Ceram Pierre Térouanne », du nom d’un archéologue sarthois.
L’objet a été identifié comme un autel, aux trois côtés ornés de bas-reliefs, dont la partie haute est manquante.
Des personnages sculptés dans la pierre
Sur la face la plus large, ont été sculptés, dans la pierre, des personnages dont un nu, sur la gauche, « peut-être une divinité », indique Rachel Touzé.
Au centre, il pourrait s’agir de la figure du dieu Mars, munie d’un bouclier.
Et sur la droite : « sans doute un bovin qu’on emmène au sacrifice. Souvent sur des scènes similaires, l’animal est montré de profil. Là, il est montré de trois quarts pour pouvoir rentrer dans le cadre. »
Tandis que sur les côtés, ont été représentés des personnages drapés, dont l’un avec le bras tendu : « peut-être quelqu’un qui fait une libation », estime la spécialiste.
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Une pièce « unique dans la région »
Il s’agit d’un une pièce « unique dans la région », selon la Drac. « Et même au niveau national, il y a assez peu d’exemples ».
Son origine remontera à la fin du Ier siècle. « C’est une découverte très importante », ajoute Rachel Touzé. « On connait très peu d’autels de ce type. »
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Sa place est dans un musée !
L’oeuvre était la dernière à quitter le Ceram d’Allonnes, désormais vide.
Transportée par camion, par une entreprise spécialisée, elle sera provisoirement stockée dans une réserve. Ainsi protégée, elle pourrait être exposée d’ici quelques années, après la réorganisation des musées de la ville du Mans.
« La priorité, c’est d’abord de la préserver », explique l’adjoint à la culture, Alexis Braud.
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Des objets et fragments du site archéologique de Mars Mullo sont déjà visibles du public au Musée Jean-Claude Boulard Carré Plantagenêt.
Quant au devenir de l’ancien musée, la municipalité n’a pas encore dévoilé de projet pour le bâtiment.
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